service public

Qui veut économiser des milliards ?

Création 2019 et en cours d’adaptation 2021

Spectacle satirique, ludique et participatif 
avec un roi, un bouffon et des marionnettes

Tout public

Création et écriture collective de
Benjamin Candotti-Besson, Philippe Demoulin, Muriel Lefebvre et Fabienne Muet
Sous le regard d’Amélie Rouffanche
Création Sonore Christophe Seval
Technique Zeb

Avec l’aide de la Bourse du Travail de Malakoff / La Région Nouvelle Aquitaine / EPCC La Mégisserie (St Junien 87)
/ Curry Vavart – le TDI

L’histoire

Le royaume va mal et le Roi se désole. Les milliards de dettes accumulées par la royauté plombent la vie politique et font planer une ambiance morose sur le palais et ses habitants. La cour – conseillers, ministres et communicants – se presse autour de sa majesté pour le soutenir dans cette lourde épreuve : annoncer la suppression d’un service public. Pour calmer les esprits, rien de tel que d’organiser les grands jeux du royaume et d’inviter le peuple à participer pour qu’il décide lui-même de quel service public supprimer !
 « Mettre le ludique au service du public. »
Le but des grands jeux ? Economiser des milliards bien sûr ! En plusieurs manches orchestrées par un bouffon ambigu et facétieux, où seront tour-a-tour joués aux dés et aux cartes des thèmes tels que l’idée de bien commun, la privatisation, le fonctionnariat… les spectateurs seront amenés à se questionner sur le sens de ce que sont les services publics.
Alors, chers joueurs : parviendrez-vous à infléchir la politique du royaume ? Comment les représentants du pouvoir en place vont-ils réagir aux problématiques carnavalesques soulevées par ces jeux ?
Médias, lobbies, syndicats, juristes et autres figures de nos sociétés, arriveront-elles à tordre le jeu à leur avantage ?

Le dispositif

Ce spectacle est imaginé comme un jeu de société grandeur nature, ou le public est amené à jouer avec les acteurs. Construit en détournant les codes des jeux télévisés, il permet aux spectateurs qui se prennent au jeu de s’exprimer et de devenir acteur du processus dramaturgique. Mais sont-ils vraiment acteur ? Ou sont-ils manipulés par le roi et son bouffon pour devenir les outils d’une politique de destruction des services publics ? Dans cette mise en abîme de la citoyenneté, les acteurs intercalent de véritables scènes de théâtre qui viennent éclairer le processus du pouvoir et les différentes idéologies qui sous-tendent le concept de « bien communs ». Les marionnettes, caricatures de personnalités contemporaines à peine dissimulées nous permettent de donner à entendre les rhétoriques de chacun avec pour objectif la déconstruction des argumentaires et la réflexion sur notre avenir.

Note d’intention

En septembre 2018, la Bourse du Travail de Malakoff (partenaire historique de notre compagnie) nous a adressé une commande bien singulière : créer un spectacle qui traite de la disparition des services publics.
Les artistes de la compagnie, personnellement convaincus que la casse systématique des services publics est une des causes intrinsèques des crises sociales que nous vivons, ont immédiatement accepté de se prêter au jeu, conscients des délicatesses nécessaires à traiter du sujet.

Une équipe de 7 artistes et techniciens s’est constituée pour rédiger une note d’intention dès l’automne 2018.
Cette proposition est celle d’un Roi dépensier qui promet au secteur privé de lui vendre un service public. Il organise des grands jeux nationaux pour que le peuple décide lui-même lequel il va supprimer.
Les concepts de biens communs, de privatisation ou de fonctionnariat, pour ne citer qu’eux, sont remis entre les mains d’un hasard bigrement orchestré par un bouffon sournois. Toutes les figures de la société tentent de tirer parti de ce formidable démantèlement et les joueurs, à mesure que le temps passe, réalisent à quel point les dés sont pipés et les cartes déjà jouées.

Prenant le public à témoin, sans jamais le prendre en otage, les marionnettes assistées de leurs comédiens questionnent sans pudeur et avec philosophie le sens de ce que sont les services publics.
Quelques semaines après ce premier pas, les manifestations de gilets jaunes éclataient dans le pays, mettant au premier plan une France révoltée, vouée à l’explosion, en rupture. S’en est suivie la « Lettre aux Français » d’Emmanuel Macron, qui annonçait le grand débat national et dans laquelle il proposait aux Français de supprimer les services publics qu’ils estimaient « obsolètes » ou « trop chers ».
Nous étions sonnés…